Ça fait que dans la nuit de samedi à dimanche, je me suis mise à vraiment mal « feeler ».
En fait, j’avais eu mal dans le corps toute la semaine, j’étais totalement consciente que quelque chose n’allait pas et que ça ne faisait qu’empirer mais…Je « n’avais pas le temps » d’être malade.
La pensée magique du « ça va être correct, ça va passer! » n’a vraiment pas fonctionnée et j’ai dû me rendre aux urgences dans la nuit.
Avant d’obtenir des soins médicaux, quand on est à l’étranger , on doit, idéalement, en aviser ses assurances médicales. J’appelle donc mes assurances dans la nuit pour les prévenir que je me rends à l’hôpital.
Ils ouvrent un dossier, approuvent immédiatement une consultation et me réfèrent à l’hôpital Las Americas qui est à 4km de mon appartement.
Je saute dans un taxi qui me débarque aux urgences et j’imagine que compte tenu de la couleur que j’avais et du fait que j’étais incapable de me tenir debout, ça a pris à peine 10 minutes que j’étais ploguée sur intraveineuse et qu’un médecin venait me parler.
J’ai mal.
Fucking mal.
On veut me faire passer un scan.
Chaque fois que je dois recevoir un soin ou passer un examen, je dois demander d’abord l’approbation à mes assurances.
J’appelle les assurances qui approuvent le scan.
On me transporte en civière jusqu’au scan.
On m’injecte un liquide que je sens se propager dans chacun des membres de mon corps et qui a un goût atroce.
On me scanne.
On me ramène dans ma chambre.
Je regarde mon téléphone.
MERDE.
J’ai la ligne d’urgence de l’agence et elle sonne.
Je ne suis vraiment pas en état de gérer des urgences, aux urgences.
J’appelle une collègue pour qu'elle prenne le relais.
À partir de là, c’est un peu flou, j’ai BEAUCOUP d’anti-douleur dans les veines…
La langue utilisée par les médecins à l’hôpital Las Américas, c’est le Google translate.
En Amérique du sud, ça ne parle pas anglais, encore moins français.
Ça parle espagnol.
Même les gens avec les plus hauts niveaux d’éducation, comme les médecins, ne parlent pratiquement pas l’anglais.
Moi, mon Espagnol n’est vraiment pas assez bon pour parler « santé », mais ils semblent habitués, là-bas, avec les touristes puisque tous les docs sont munis de l’application Google Translate sur leurs cellulaires.
On vient me voir très rapidement suivant mon scan. On me dit qu’on me transfère en Gynéco. MAINTENANT.
À ce stade-là, je ne ressens plus la douleur. Cause à effet, je ne ressens plus l’urgence non plus. Je dis au médecin :
" EUH ! Un momento ! Necesito aprobacion de la seguro ! "
Il me fait signe que NON, pas le temps de faire « approuver » les assurances.
Je passe une échographie et on me remonte dans ma chambre où l’on me rebranche immédiatement sur les anti-douleurs.
Au même moment, le médecin entre dans ma chambre, sort son cellulaire et parle lentement en direction de celui-ci.
La traduction se fait entendre.
Je ris.
Pas un rire communicateur.
Juste un sourire avec un "hé hé "
Le médecin me regarde, confus.
Il regarde son cellulaire, incertain.
Il redit encore plus lentement le diagnostic.
La même traduction se fait entendre :
« Vous avez plusieurs kystes sur l'ovaire gauche dont un qui est hémorragique. Nous allons devoir opérer. »
J’avais compris la première fois.
C’est juste que, je suis VRAIMENT gelée sur ce que je soupçonne être de la morphine et me faire dire qu’on doit m’enlever l’ovaire gauche par la voix féminine de google translate, qui a un fond de rayon de soleil dans la voix, à ce moment-là, je trouve ça drôle en TABARNAK !
Chaque fois que le médecin me parle, j’ai l’impression que la traduction se termine avec un émoticône de bonhomme sourire !
J'ai une pensée éclair pour Benito.
Ça m'apprendra à souhaiter des hémorragies au monde...
Je vois que 3-4 médecins s’attroupent devant ma chambre et discutent.
On me fait passer un deuxième scan.
Le scan, à l’hôpital Las Americas, c’est un Philips.
La seule chose à laquelle je pense quand je suis dans la machine et que je fixe le logo c’est " Philips, leur force, c’est pas les rasoirs eux autres ?"
Suivant le second scan, le gynécologue me dit qu’ils vont d’abord essayer de drainer le kyste hémorragique.
Moins invasif.
J’ai obtenu l’approbation des assurances et c’est ce qu’ils ont fait. En tout cas, c’est ce que les papiers disent, parce que moi, à partir de là, je ne me souviens plus de rien !
On m’a donné mon congé le lundi matin, vers 9h.
J’ai travaillé une partie de la journée du lundi, puis hier aussi, puis ce matin, puis là, je ne suis plus capable.
Je vais très bien mais, ma tête et mon corps me disent que c’est assez.
J’ai donc décidé, ce midi, de tout fermer jusqu’à Lundi.
J’ai ma gang qui arrive ce soir, je vais profiter des gens que j’aime et me reposer.
Peace !
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