Aujourd'hui, j'ai marché 18km dans Singapour. Coup de foudre total. On dit de Singapour que c'est une ville dans un jardin. Ça ne pourrait être plus véridique. La végétation est luxuriante et omniprésente. La ville se présente également sous une propreté remarquable. Les habitants y sont courtois et souriants.
Singapour, elle est pleine de contradictions. Elle est tout et son contraire ; calme et paisible mais dynamique et effervescente . Son centre est bien droit et structuré, mais les quartiers environnants sont chaotiques et labyrinthiques...
Je me reconnais en elle, c'est peut être pour ça, qu'elle me parle autant.
Je suis un être rempli de contradictions, comme Singapour.
Autant dans certains domaines de ma vie j'ai une ligne bien tracée de laquelle je ne déroge pas, autant dans d'autres domaines, c'est la galère.
Je sais bien que je ne dois pas être facile à suivre, par bout.
Mais oui, mais non.
À gauche! À droite! Non, tout droit !
Hold your breath and enjoy the ride with Claudine..
Ça me rend attachante, ou vraiment déplaisante...ça dépend pour qui, je suppose.
Mais je suis faite comme ça et Singapour, en une seule journée, elle m'a fait voir que ça peut être magnifique, d'être ordonnée et éparpillée à la fois. Qu'on n'est pas obligé d'être structuré dans chacune de nos sphères et que ça fait quand même du sens. C'est beau pis unique.
Pendant ma visite, je me suis rendu à Gardens by the bay, l'incontournable sur Singapour.
Dans un des pavillons, je suis tombée par hasard sur des voyageurs, de Bruno Catalano.
Des sculptures incroyables.
Je n'en avais jamais vu en vrai, j'étais surexcitée!
Un des seuls inconvénient de voyager seule, selon moi, c'est le partage de moments forts. On vit la plupart de nos émotions seul et on se les remémore seul, ensuite.
Cependant, quand j'ai vu les sculptures de voyageurs, je n'ai pas pu m'empêcher...
Dans le partage de joie, je m'y connais ! J'ai donc littéralement imposé ma joie à un couple de philippins qui se trouvait sur le banc à côté de moi. Je sautillais devant eux , tout sourire, en leur disant "Have you seen, have you seen ??? There's travellers by Bruno Catalano, RIGHT THERE !!!!"
Ils m'ont regardé avec un large sourire et j'ai lu dans leurs yeux qu'ils se disaient : " On en a rien à foutre ! Mais t'as l'air vraiment contente. Enjoy fille ! "
"I'M SOOOOOO HAPPY !" que je leur ai dit !
Ils ont ri.
Propager des petites doses de bonne humeur, y'a rien de mieux !
Puis, à la fin de ma journée, j'ai été prise d'un profond sentiment de dégoût.
J'ai vu un aimant à frigidaire dans une boutique.
Mon frigidaire est rempli d'aimants des pays que j'ai parcourus.
Et je me suis souvenue : JE N'AI PLUS DE FRIGIDAIRE.
Je n'ai plus de frigidaire, plus de chez-moi.
Je ne retourne pas à Montréal.
Non. Non. Non. Non.
Je ne veux pas.
J'ai besoin de plus de temps.
Je suis bien ici.
J'en étais même à me dire que ça ne devait pas être siiiii grave de ne pas être assurée, hein ?
Il ne m'arrivera rien.. I'm fine !
Mais non. Je ne peux pas faire ça aux gens qui m'aiment. Je n'ai pas, non plus, advenant un malheur, envie d'avoir ma face sur un Go Fund Me, tsé.
Coït : interrompu.
Je suis quand même encore dégoûtée...
Même si je sais que la vie est bien faite,
Même si je sais que rien n'arrive pour rien,
Même si je sais que de belles choses m'attendent au retour
Je suis quand même dépitée.
Ça va bien aller...
Mais oui, mais non.
Je me sens tellement reconnaissante d'être ici, heureuse de découvrir, de vivre et en même temps je suis déçue, triste et quelque peu insécure face à mon retour même si j'le sais, que tout ira pour le mieux.
Mixed feelings.
Je suis, encore une fois, remplie de contradictions...tout comme Singapour.
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